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Messieurs les anglais, tirez les premiers !
Quand la colonne infernale aborde la crête, elle l'emporte sans même s'arrêter : deux régiments français sont bousculés et se replient en catastrophe, laissant apparaître derrière eux la Garde Française.
https://www.youtube.com/watch?v=_eJR1FQSTjQ
Les attaques de l'époque ne sont pas aussi rapides que plus tard : la ligne anglaise aborde encore en ordre la crête et freine aux ordres de ses officiers face à cet obstacle de près de 1 600 français en tenues grises.
Tout s'arrête, alors même que sur la droite et la gauche les artilleries donnent et les mousquetades continuent.
Alors, que s'est-il passé à ce moment ?
Pour bien comprendre, il faut un instant s'intéresser au fusil de l'époque du modèle de 1722, dont le chargement est long : l'unité qui tire n'aura pas le temps de recharger avant le choc.
Il est donc, non pas poli, mais tactique, de faire tirer l'ennemi d'abord ...
Lord Hay, accompagné de cinq officiers anglais, sort alors des lignes dans ce moment bizarre, et, épisode unique de la guerre en dentelle, salue les français.
D'Anterroches sort de ses propres lignes avec quatre de ses officiers et salue à son tour l'ennemi.
Et c'est Hay qui, dans un français parfait, lance « Messieurs les français, tirez les premiers ! »
D'Anterroches, impassible mais poli, rétorque alors « Tirez d'abord, Messieurs les anglais ! »
Silence étrange, irréel …
Hay, agaçé, crie « Mais tirez donc ! »
Et d'Anterroches « jamais de la vie, tirez vous même ! »
Les officiers rentrent dans leurs lignes respectives : commandement aux armes, pointage, feu !
Les anglais mettent à terre d'un coup un tiers de la Garde Française. D'Anterroches reçoit onze impacts car il est resté au premier rang de ses hommes, il survivra par miracle.
Et la colonne infernale charge aussitôt sans laisser les lignes françaises, désorganisées par leur feu de file, se reformer, et elle transperce littéralement les gardes françaises.
Le centre français est crevé, la victoire est là ! |
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